Internet, télévision

Victimes d’internet

Le 28 avril prochain, lors du congrès de l’Association des producteurs de films et de télévision du Québec (APFTQ), on va se poser la  question suivante : Serions-nous les prochaines victimes d’internet?

Le bulletin optique culture de février, publié par de l’Observatoire de la culture et des communications du Québec (OCCQ) titre : « L’assistance aux films québécois sous la barre de 10% » On y indique que « L’année 2010 représente d’ailleurs une des plus faibles parts d’assistance aux films québécois depuis 2002. » De fait, en 2005, la part de l’assistance à des films québécois était de 19,2%.

Ça y est, la mu-ta-tion pro-fon-de (articuler chaque syllabe pour bien marquer le coup) guette le cinéma québécois!

Parler de mu-ta-tion pro-fon-de, c’est une bonne façon de commencer un article, une présentation, un discours; on a l’air d’un fin observateur des dernières tendances socioculturelléconomiques. Une mutation profonde c’est quelque chose d’irréversible dont il est difficile de prédire l’aboutissement. C’est commode pour rejeter les expériences passées sans trop d’analyse et prévoir la mort de presque tout : la publicité, la télévision, le cinéma de masse, le web – pourquoi pas?

C’est peut-être également une bonne façon de détourner l’attention des vrais problèmes. L’industrie de la production cinématographique et télévisuelle est-elle en passe d’être victimisée par l’internet (quelle mauvaise façon d’aborder la question!) ou est-elle plutôt victime de son infrastructure éclatée, financée à grands renforts de fonds publics, qui l’amène à produire une trop grande quantité de films dont plusieurs ne trouvent même pas leur niche dans notre petit marché?

En 2005, on projetait 61 films québécois dans les salles et ciné-parcs du Québec. En 2009, alors que la part des films québécois avait chuté à 13%, il y en avait 89 (source OCCQ)

Le producteur Roger Frappier, qui, je l’ai appris hier en écoutant un excellent documentaire de Marie-Louise Arsenault à la radio de Radio-Canada, « Cinéma québécois, l’aventure internationale »,  est installé en Californie depuis quelques temps, pour tenter une carrière américaine, soulignait dans une entrevue à La Presse qu’«Il y a 12 boîtes qui font des jeux vidéo à Montréal, à peu près 7 boîtes qui font de la télévision, 4 distributeurs et… 137 maisons de production en cinéma. Ça n’a aucun sens. »

Finalement, l’Internet devrait peut-être faire des victimes dans l’industrie de la production audiovisuelle!

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