économie numérique, le sens du travail, technologie, web

Le sens du travail : un mémoire qui parle d’avenir

Un mandat récent maintenant en ligne:  le mémoire « L’économie des applications au Québec – Pour le développement d’une économie des applications en soutien à l’industrie des contenus numériques ».

Le communiqué résume très bien le document:

Le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ) et le Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC) ont le plaisir de vous présenter le mémoire « L’économie des applications au Québec – Pour le développement d’une économie des applications en soutien à l’industrie des contenus numériques », rédigé par François Bédard, idéateur et stratège principal de Plan B Développement Inc, et Danielle Desjardins, spécialiste médias, culture et numérique de La Fabrique de sens.

L’industrie des applications, ces logiciels applicatifs qui peuvent être installés sur un appareil intelligent – téléphone, tablette, télévision connectée – a explosé au cours des dernières années : le marché global est estimé à 26 milliards $ et on prévoit qu’il atteindra 58 milliards $ en 2014.

Ce mémoire démontre que la révolution numérique a bousculé les modèles d’affaires des industries des contenus. On paie dorénavant davantage pour l’accès aux contenus que pour le contenu lui-même. Il présente entre autres la révolution de l’internet mobile, les contextes québécois et canadien, l’économie des applications au Canada et les liens entre l’économie numérique et les contenus. Il montre également les opportunités que représente le secteur des applications pour le Québec, qui est un terreau fertile avec son secteur des technologies de l’information (TIC) florissant et son industrie des contenus reconnue à l’échelle internationale, sa fiscalité avantageuse et des coûts d’exploitation très bas.

À la demande du bureau de la Ministre Élaine Zakaïb, Ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec, le mémoire vient d’être déposé, et va servir de base de réflexion pour l’élaboration des politiques industrielles visant à créer les conditions favorables au renforcement du secteur des applications numériques dans l’économie québécoise en soutien à l’industrie des contenus numériques.

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Le sens du travail: le projet TGiT

logo_TGiTLa Musique en ligne n’est que Bruit, si elle est privée des informations qui la décrivent…

Le projet TGiT consiste à créer un environnement logiciel d’indexation et de stockage des métadonnées musicales, qui permettra progressivement l’atteinte de standards ouverts mondiaux, en se fondant sur la participation des artistes et des acteurs du milieu. Le projet TGiT est innovateur à la fois sur les plans conceptuel et technologique.

En musique, les métadonnées sont constituées des informations attachées à un enregistrement sonore : les codes alphanumériques permettant l’identification des œuvres et des enregistrements, des zones texte nécessaires à l’identification de tous les ayants droit, le nom de l’album, l’année de production, et également  toute autre donnée jugée pertinente comme les paroles, des photos, le tempo, le genre, etc.

Les métadonnées sont actuellement très peu et très mal exploitées dans la chaîne de valeur de la musique numérique. Au Québec, l’exercice de codification des champs d’information est très mal assumé par l’industrie ou les ayants droit, pour diverses raisons historiques et structurelles. Au premier chef : le manque de ressources pour assumer l’entièreté et la complexité des opérations nécessaires. On peut également pointer le manque d’intérêt des majors pour les produits locaux et une méconnaissance de leur importance névralgique

La recherche sur laquelle se fonde le projet TGiT a été réalisée dans le cadre des études de maîtrise de Jean-Robert en mobilisation des connaissances au programme de Pratiques de recherche et action publique du Centre Urbanisation Culture Société de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), à Montréal. Sa réflexion et sa recherche ont été alimentées par de nombreux échanges avec les communautés musicale et informatique et son expérience : Jean-Robert a fait partie du Comité directeur du chantier Option-Culture Virage Numérique, où il était coprésident du Comité thématique sur la mise en marché. Il a participé à la concertation du secteur de la chanson et au Sommet @LON proposés par le CALQ. Il a participé aux discussions du groupe indépendant musiQCnumeriQC.  Il a siégé au CA de Musicaction, de l’Association canadienne des auteurs et compositeurs (SAC) et est actuellement membre du CA de la SOCAN. Entre autres…

Je vous invite à prendre connaissance du projet plus en détail en visitant le site TAGTAMUSIQUE.COM.

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Le 4 février dernier, je participais à l’atelier « La chanson québécoise à l’ère numérique » dans le cadre du Forum sur la chanson québécoise : La chanson québécoise en mutation organisé par le Conseil des arts et lettres du Québec .

tweet_forum_CALQ
Fil twitter autour de ma présentation

Le titre de ma présentation, « Le rôle des médias dans la découverte de la chanson, de la radio des hits parades à l’émergence personnalisée dans le flux des plateformes numériques » était plutôt alambiqué. Je m’en suis excusée avec une pirouette en prétendant que c’était ma façon de souligner la complexité du nouveau monde dans lequel évolue la musique.

Mon propos: il n’y a pas si longtemps,  hier en fait, le développement de  l’industrie de la chanson dépendait principalement des mesures réglementaires du CRTC et de programmes de subventions gouvernementaux – et la radio occupait un rôle central dans cette dynamique. Le CRTC a veillé au maintien de ce rôle en imposant des quotas de chanson francophone à l’antenne des radios commerciales francophones.

Mais aujourd’hui, la chanson a perdu son support physique, et ainsi perdu la source de revenus associée à la vente de cet objet, tandis que la nouvelle génération de consommateurs de musique écouteraient de moins en moins la radio.

À l’ère numérique, l’ère de l’atomisation des contenus, de la destruction de leur cohésion, la chanson, absorbée dans l’hyperfluidité de l’ère numérique, doit absolument s’adapter à cette nouvelle réalité.

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez accéder au texte complet de ma présentation ici. Ou encore, prendre connaissance d’un portrait très complet des enjeux qui confrontent la chanson québécoise aujourd’hui rédigé par le journaliste Philippe Renaud.

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L’avenir de la télévision

télévision 70Depuis que la distribution de la télévision s’est numérisée, que de plus en plus de téléviseurs sont connectés à Internet, directement ou par l’entremise d’appareils divers (consoles de jeux, lecteurs DVD, etc.), que le visionnement de vidéos en ligne a explosé et que l’expérience télévision se prolonge sur un deuxième, voire un troisième écran, les consommateurs produisent une multitude de données sur leurs habitudes d’écoute et de consommation, lesquelles ne demandent qu’à être extraites.

On connaît l’analyse des conversations sur Twitter autour des émissions de télévision, une activité en passe de devenir une industrie en soi. Mais Twitter, ce n’est qu’une faible portion de la vie en ligne. En dépit des raccourcis qu’on voit souvent dans les médias, « abonné Twitter » n’est pas synonyme de « tout le monde », et la population qui utilise Twitter n’est pas représentative de la population en général.

Pour la suite de cette analyse, cliquez ici.  Il s’agit d’un billet que j’ai écrit pour le blogue de veille du Fonds des médias du Canada, Écran de veille (quel bon titre).

Pour qui s’intéresse à l’avenir de la télévision.

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Le sens du travail: billets numériques

connect 2012Début 2012, j’ai écrit 15 billets de blogue pour la semaine CONNECT 2012 au cours de laquelle se tenaient trois conférences: La Boule de cristal, webcom et Mixmedia Montréal. Cela m’a permis d’explorer trois champs en apparence distincts : les technologies, le web au service des entreprises et les contenus numériques. Rapidement, un fil conducteur s’est insinué : la révolution numérique en marche.

Les billets autour des conférences de La Boule de cristal, en particulier, m’ont envoyée sur des avenues fascinantes que j’ai eu beaucoup de plaisir à explorer. (Anecdote personnelle: dans ma vie passée à Radio-Canada j’avais eu l’occasion de travailler avec le CRIM – Centre de recherche informatique de Montréal – et recevais une invitation à La Boule de cristal chaque année. Un coup d’oeil au programme m’amenait chaque fois à conclure que cela ne présentait pas d’intérêt pour moi, en tant que spécialiste de l’univers des médias électroniques. Je n’avais pas entrevu à quel point les technologies de l’information allaient envahir toutes les sphères de la société et celle des médias au premier chef. Maintenant je sais!)

Je vous encourage à lire vraiment, c’est tout à fait présomptueux de ma part mais je l’assume, les billets que j’ai écrits pour La Boule de cristal. Je ne dois pas être la seule dans le cyberespace à être tout à la fois fascinée, intriguée, inquiétée et encouragée par tout ce que la technologie est en train de nous préparer comme avenir.

Les sujets que j’ai abordés:

Les autres billets sont également en ligne. Cliquer ici pour webcom et ici pour Mixmedia.

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Le sens du travail: tant qu’il y aura des sofas … et des familles

Rédigée récemment pour le blogue de veille stratégique du Fonds des médias du Canada, une synthèse de l’étude « Et les enfants dans tout ça ?  Les familles canadiennes et la télévision à l’ère numérique» réalisée par le Groupe de recherche sur les jeunes et les médias du département de communication de l’Université de Montréal (GRJM)

Quelques réflexions autour de cette étude:

En 2006, un article sur le jeu vidéo les Sims publié dans le New York Times avait attiré mon attention à cause de cette déclaration d’une fillette:

 I like Sims more than other games, and Sims is way more fun than TV because TV gets so boring — you just stare at a screen and watch and watch and watch, » Francesca said in her (real) airy playroom as she tinkered with the layout of the new (imaginary) home office she was designing on the monitor connected to her Dell computer. « But in The Sims you make your own characters and give them a personality and give them stuff and build their houses and make them live. 

À l’époque, j’avais cru y voir l’amorce d’une transformation dans les habitudes de consommation des médias par les enfants: de la consommation passive de la télévision (you just watch and watch and watch) à la consommation active de jeux vidéos où l’enfant est le scénariste.

Sept ans plus tard, les enfants sont toujours d’avides téléphages. D’après l’étude du GRJM, qui a analysé plus de 150 heures de contenu télévisuel pour enfants et interrogé, chez eux et dans le cadre de groupes de discussion, des enfants, des adolescents et des parents, on peut confirmer que l’annonce de la mort de la télévision est prématurée, en tout cas pour les familles canadiennes composées de préadolescents, où elle continue à occuper un rôle central.

En télévision, le contenu est vraiment roi

Pour les auteurs de l’étude, ce média pas comme les autres  maintiendra sa domination sur les nouvelles plateformes et technologies tant et aussi longtemps qu’il continuera d’offrir un contenu qui favorise les interactions sociales au sein des familles, les divertit et les amène à échanger au sujet de leurs préoccupations.

En 2010, la revue The Economist publiait un dossier spécial sur la télévision («Changing the channel») qui faisait le même constat et l’expliquait ainsi : les humains, ces animaux sociaux, ont toujours besoin de vivre des activités en groupe et la famille est encore la communauté dans laquelle vivent la plupart des gens.

Plus récemment, un livre blanc publié par la firme Eurodata TV Worldwide dans le cadre du Mipjunior 2012, International Kids’ TV Trends, confirmait que l’internet, les nouvelles technologies et les jeux vidéo n’ont pas réussi à détourner les enfants du petit écran :  l’écoute quotidienne de la télévision par les enfants européens a augmenté de neuf minutes depuis 2008, de cinq minutes aux États-Unis en 2011 et se maintient à trois heures et cinq minutes au Canada anglais.

La télévision demain : toujours vivante, mais complètement métamorphosée

Si on prend en considération la progression des technologies de communication depuis une centaine d’années –  de la radio qui a mis 38 années pour atteindre 50 millions d’auditeurs à l’internet  qui en a mis quatre pour atteindre le même nombre d’usagers –  il y a lieu de mettre en doute l’avenir de la télévision linéaire telle qu’on la connaît aujourd’hui. On retrouve quelques indicateurs de cette future transformation, dans l’étude du GRJM, par exemple, qui signale le succès des enregistreurs vidéo personnels (EVP), en particulier auprès des familles plus « interventionnistes » en termes de contenu télévisuel. Ou encore dans le rapport « L’ABC de la télévision branchée », un des projets de recherche auxquels a participé le FMC, qui estime que « ce n’est qu’une simple question de temps avant que les téléviseurs connectés ne soient adoptés par l’ensemble des téléspectateurs (…)  on aura vendu 350 millions de téléviseurs connectés dans le monde en 2015,  (…) plus de 70 modèles de téléviseurs connectés sont actuellement commercialisés sur le marché. »

Quel impact aura cette « télé branchée » sur les pratiques d’écoute des familles canadiennes dans l’avenir ? Comment cette télévision dotée de fonctionnalités inédites : interactivité unidirectionnelle et bidirectionnelle, accroissement de l’offre et fonctions de personnalisation, d’évaluation et de référencement des contenus s’insérera-t-elle dans la dynamique des interactions familiales ? Difficile à prédire, mais une chose est certaine, l’expérience télévisuelle continuera de se transformer et demeurera au coeur de la vie des familles tant qu’elle permettra à celles-ci de s’empiler sur le sofa, pour le plaisir de regarder la télévision, mais surtout pour le bonheur de passer du temps en famille, comme l’a déclaré un des participants à l’étude.