accès, économie numérique, contenu, télévision, technologie

Découvrabilité volet 2

Pour la suite du rapport Découvrabilité fabriqué pour le Fonds des médias du Canada (avec l’ONF, Téléfilm et l’OTM), cliquer ici.

L’objectif de ce deuxième volet est d’explorer la découvrabilité du point de vue des auditoires canadiens : comment ceux-ci apprennent l’existence de contenu, comment ils font leurs choix et quels sont les principaux vecteurs de découvrabilité.

L’Observateur des technologies médias a ajouté des questions portant sur la découvrabilité à son sondage du printemps 2016, et le rapport en rend compte dans la dernière section. Les résultats de ce sondage confirment certaines hypothèses évoquées dans le premier volet, en particulier l’importance des recommandations d’amis, mais une analyse plus approfondie laisse entrevoir un environnement où ces comportements humains pourraient être harnachés par la technologie.

contenu, Internet, télédistribution, télévision, technologie

16% des Canadiens délaissent la télévision conventionnelle. Vraiment?

Le 11 juillet dernier la Presse Canadienne nous apprenait que, selon un sondage mené par ComScore pour le compte de Google, 16 % des Canadiens adultes délaissent graduellement la télévision « conventionnelle »  pour favoriser plutôt le visionnement d’émissions en ligne.  Il n’en fallait pas plus pour que cette nouvelle devienne, sur les réseaux sociaux qui s’intéressent à cette question, un autre clou dans le cercueil de la télévision traditionnelle, une autre preuve que le phénomène de « cord-cutting », dont je parlais dans mon dernier billet, est bien réel.

Mais avant d’enterrer définitivement la télévision trad, j’aimerais revenir sur certains raccourcis empruntés par cette dépêche et les réseaux sociaux qui s’en sont emparés.

16% des Canadiens adultes …

En fait, il aurait fallu titrer:  16% des répondants au sondage de ComScore commandité par Google ont déclaré ne jamais consommer d’émissions de télévision devant un téléviseur.

J’ai fouillé et n’ai trouvé que la dépêche de la Presse canadienne. Qui ne précise pas l’échantillonnage, ni le taux de participation, ni le questionnaire  ni la méthodologie employée.

Imaginons qu’il s’agissait d’un sondage web, comme c’est très souvent le cas de nos jours. Cela exclut d’entrée tous ceux qui ne sont pas branchés et ceux qui ne s’y sentent pas vraiment à l’aise (il y en a et pas seulement chez les vieux). Et implique une surreprésentation des internautes enthousiastes.

Comme m’a dit un contact dans le milieu des sondages, si, en plus le sondage a été fait en été, il y a plus de chances que bon nombre d’accros du web – qui, par définition, ne délaissent pas le net pendant les vacances –  y répondent … ceux-là même qui consomment probablement plus de contenu vidéo via le web.

Et peut-être veulent-ils être perçus comme des modernes qui ont rejeté les vieilles technologies depuis longtemps, même s’il leur arrive parfois, par inadvertance, de faire la patate de sofa. Si on considère que, selon le CRTC, 90% des foyers canadiens sont abonnés à un service de télédistribution (câble, satellite, IPTV), il me semble que quelques échantillons de ce 16% doivent avoir accès à un poste de télévision.

… délaissent graduellement

Graduellement, vraiment? C’est basé sur quelles données comparatives? Ce n’est pas mentionné dans l’article de la Presse canadienne.

 la télévision conventionnelle

D’abord entendons-nous: la télévision conventionnelle, dans le vocabulaire du CRTC, c’est la télévision généraliste distribuée par les ondes hertziennes (et numériques depuis 2011). Ce terme exclut les chaînes spécialisées distribuées uniquement par un service de télédistribution. Bon d’accord, je fais ma mémère virgule, on aura compris qu’on veut parler de la bonne vieille télévision qui entre dans nos foyers par les ondes ou la télédistribution, mais cela illustre à mon avis une certaine méconnaissance des médias envers ce secteur. Qui les concerne pourtant au premier chef.

Une industrie qui a su s’adapter

Une chose est sûre pour l’instant, cette désaffection graduelle des Canadiens pour la télévision traditionnelle ne se reflète pas encore dans les revenus de cette industrie:  en 2011, les recettes d’exploitation des entreprises de télévision par câble et par satellite ont progressé de 6,9 % par rapport à 2010 pour totaliser 13,3 milliards de dollars (dollars courants) (source: CRTC, Rapport de surveillance des communications 2012).

Je ne m’inquiéterais pas trop pour les entreprises de câblodistribution, qui ont compris depuis longtemps que leur viabilité ne devait pas reposer sur la télévision par câble uniquement.  Comme je l’écrivais dans un billet de 2011, « les parts de marché combinées de Shaw, Rogers, Bell et Quebecor dans la distribution, la programmation, l’accès Internet fixe et les communications mobiles dépassent largement celles des Américains. Dans ce domaine, nos entreprises canadiennes font mordre la poussière aux géants Comcast/NBCU (nouveaux mariés, par ailleurs), DirecTV, Time Warner Cable et Dish Network (entre autres parce que les américaines ne sont pas dans le mobile) ».  Et j’écrivais ça avant la transaction BCE-Astral…

Mais le streaming est une réalité

Cela dit, la télévision en streaming sur internet est un phénomène qui ne disparaîtra pas et qui est en train de transformer l’industrie.  Les consommateurs l’adoptent de plus en plus rapidement.  Sauf au Québec, où la société distincte se distingue du reste de Canada en termes d’adoption des technologies. J’y reviendrai.

Et peut-être que dans un autre billet je répondrai à une question dont la réponse pourrait être intéressante: quel est l’intérêt de Google de commanditer ce genre de sondage ?

économie numérique, le sens du travail, technologie, web

Le sens du travail : un mémoire qui parle d’avenir

Un mandat récent maintenant en ligne:  le mémoire « L’économie des applications au Québec – Pour le développement d’une économie des applications en soutien à l’industrie des contenus numériques ».

Le communiqué résume très bien le document:

Le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ) et le Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC) ont le plaisir de vous présenter le mémoire « L’économie des applications au Québec – Pour le développement d’une économie des applications en soutien à l’industrie des contenus numériques », rédigé par François Bédard, idéateur et stratège principal de Plan B Développement Inc, et Danielle Desjardins, spécialiste médias, culture et numérique de La Fabrique de sens.

L’industrie des applications, ces logiciels applicatifs qui peuvent être installés sur un appareil intelligent – téléphone, tablette, télévision connectée – a explosé au cours des dernières années : le marché global est estimé à 26 milliards $ et on prévoit qu’il atteindra 58 milliards $ en 2014.

Ce mémoire démontre que la révolution numérique a bousculé les modèles d’affaires des industries des contenus. On paie dorénavant davantage pour l’accès aux contenus que pour le contenu lui-même. Il présente entre autres la révolution de l’internet mobile, les contextes québécois et canadien, l’économie des applications au Canada et les liens entre l’économie numérique et les contenus. Il montre également les opportunités que représente le secteur des applications pour le Québec, qui est un terreau fertile avec son secteur des technologies de l’information (TIC) florissant et son industrie des contenus reconnue à l’échelle internationale, sa fiscalité avantageuse et des coûts d’exploitation très bas.

À la demande du bureau de la Ministre Élaine Zakaïb, Ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec, le mémoire vient d’être déposé, et va servir de base de réflexion pour l’élaboration des politiques industrielles visant à créer les conditions favorables au renforcement du secteur des applications numériques dans l’économie québécoise en soutien à l’industrie des contenus numériques.

le sens de la vie numérique, nouvelles, technologie

Le sens de la vie numérique : les femmes ont été les premières programmeuses

female_computers«Bien que les femmes occupent plus de 60 pour cent des emplois dans le secteur des technologies de l’information et de la communication dans les pays de l’OCDE, seuls 10 à 20 pour cent d’entre elles sont programmeurs informatiques, ingénieurs, analystes ou concepteurs système. L’éducation et la formation qualifiante – ainsi qu’un changement des comportements – sont indispensables pour garantir aux femmes qu’elles ne sont pas marginalisées».

Source : Jane Hodge, directrice du Bureau de l’égalité entre hommes et femmes à l’Organisation internationale du travail (OIT)

Pourtant, le premier ordinateur entièrement électronique de l’histoire a été programmé par une équipe de six femmes.

ENIAC (acronyme de l’expression anglaise Electronic Numerical Integrator Analyser and Computer) première machine électronique servant à résoudre, en principe, tous les problèmes calculatoires, un projet secret de l’armée américaine, a été conçu à la fin de la deuxième guerre mondiale avec l’objectif de remplacer les computers humains. Avant l’avènement de la machine à calculer et de l’ordinateur, les calculs scientifiques complexes étaient réduits en algorithmes suffisamment petits pour être calculés à la main par des équipes de computers (à l’origine ce mot anglais désigne : celui qui calcule) qui travaillaient dans une ambiance de travail à la chaîne en usine. Il y avait des hommes parmi ces computers, mais c’étaient surtout des femmes qui accomplissaient dans l’ombre cette tâche essentielle et fastidieuse.

Une fois ENIAC construit, il restait à y introduire les problèmes à résoudre. On assigna cette tâche à six femmes qui travaillaient comme computers. C’est ainsi qu’elles devinrent les premiers programmeurs de l’histoire de l’informatique … et furent largement oubliées de l’histoire jusqu’à tout récemment.

Internet, le sens du travail, technologie, web

Le sens du travail: billets numériques

connect 2012Début 2012, j’ai écrit 15 billets de blogue pour la semaine CONNECT 2012 au cours de laquelle se tenaient trois conférences: La Boule de cristal, webcom et Mixmedia Montréal. Cela m’a permis d’explorer trois champs en apparence distincts : les technologies, le web au service des entreprises et les contenus numériques. Rapidement, un fil conducteur s’est insinué : la révolution numérique en marche.

Les billets autour des conférences de La Boule de cristal, en particulier, m’ont envoyée sur des avenues fascinantes que j’ai eu beaucoup de plaisir à explorer. (Anecdote personnelle: dans ma vie passée à Radio-Canada j’avais eu l’occasion de travailler avec le CRIM – Centre de recherche informatique de Montréal – et recevais une invitation à La Boule de cristal chaque année. Un coup d’oeil au programme m’amenait chaque fois à conclure que cela ne présentait pas d’intérêt pour moi, en tant que spécialiste de l’univers des médias électroniques. Je n’avais pas entrevu à quel point les technologies de l’information allaient envahir toutes les sphères de la société et celle des médias au premier chef. Maintenant je sais!)

Je vous encourage à lire vraiment, c’est tout à fait présomptueux de ma part mais je l’assume, les billets que j’ai écrits pour La Boule de cristal. Je ne dois pas être la seule dans le cyberespace à être tout à la fois fascinée, intriguée, inquiétée et encouragée par tout ce que la technologie est en train de nous préparer comme avenir.

Les sujets que j’ai abordés:

Les autres billets sont également en ligne. Cliquer ici pour webcom et ici pour Mixmedia.

médias sociaux, technologie, web

Les nouveaux médias, il y a 56 ans

Un ajout à mon billet d’hier qui se conclut sur une citation d’Edmund Carpenter, un anthropologue ami et collaborateur de Marshall McLuhan.

Dans son texte « The New Languages », Edmund Carpenter explique l’impact des médias sur les valeurs de notre société d’une manière particulièrement en phase avec le contexte d’aujourd’hui:

Each medium, if its bias is properly exploited, reveals and communicates a unique aspect of reality, of truth. Each offers a different perspective, a way of seeing an otherwise hidden dimension of reality. It’s not a question of one reality being true, and others distortions. One allows us to see from here, another from there, a third from still another perspective….New essentials are brought to the fore, including those made invisible by the « blinders » of the old language….This is why the preservation of book culture is as important as the development of TV. This is why new languages, instead of destroying old ones, serve as a stimulant to them. Only monopoly is destroyed….The appearance of a new medium often frees older media for creative effort. (173-179)

divers, médias sociaux, technologie

Technologie et lunettes roses

On a tendance à investir les technologies en général, et les moyens de communication en particulier, de vertus qui les dépassent.

Ainsi du téléphone: au départ, la possibilité qu’il offrait de communiquer à distance n’apparaissait pas particulièrement utile puisque le télégraphe remplissait déjà cette fonction. Alors on lui imagina – c’était avant l’invention de la radio – un usage spécial: transmettre  des concerts, des pièces de théâtre, des sermons. En 1890 Paris eut son Théâtrophone  qui retransmettait le son en provenance de plusieurs scènes de la ville. Le service était disponible contre un abonnement mensuel de 75$ par année  et mourut, tué par la radio, en 1932.

Pour les techno-enthousiastes, le téléphone avait le potentiel de devenir  the Pleasure Telephone, le téléphone du plaisir qui permettrait aux classes inférieures de jouir des mêmes plaisirs luxueux que les riches. Un article de 1898 prévoyait avec justesse que l’appareil allait devenir aussi indispensable dans les maisons que l’électricité et le gaz. Mais surtout:

It will be so cheap that not to have it would be absurd, and it will be so entertaining and useful that it will make life happier all round, and bring the pleasures of society to the doors of the artisan’s cottage.

That, indeed, will be the unique feature of the Pleasure Telephone. It will make millions merry who have never been merry before, and will democratize, if we may so write, many of the social luxuries of the rich. Those who object to the environment of the stage will be able to enjoy the theatre at home, and the fashionable concert will be looked forward to as eagerly by the poor as by their wealthy neighbours. The humblest cottage will be in immediate contact with the city, and the « private wire » will make all classes kin. (The Pleasure Telephone, The Strand Magazine, September, 1898, pages 339-345

Bien sûr, tout comme l’Internet a aujourd’hui ses détracteurs, ce téléphone transmetteur de concerts dans le confort des foyers eu ses détracteurs. Dans un article du New York Times du 22 mars 1876, l’auteur prévenait contre les dangers du téléphone:

Thus the telephone, by bringing music and ministers into every home, will empty the concert-halls and the churches, and the time may come when a future Von Büllow playing a solitary piano in his private room, and a future Talmage preaching in his private gymnasium, may be heard in every well-furnished house on the American continent.

(…)

It is an unpleasant task to point out a possibly sinister purpose on the part of an inventor of conceded genius and ostensibly benevolent intentions. Nevertheless, a patriotic regard for the success of our approaching Centennial celebration renders it necessary to warn the managers of the Philadelphia Exhibition that the telephone may really be a device of the enemies of the Republic.

La télévision fut également à son origine investie de grands pouvoirs.  Un article paru dans The Wilson Quaterly (et signalé par l’excellente émission de France Culture La place de la Toile), nous apprend que l’inventeur de la télévision, Philo T. Farnsworth, la croyait capable d’amener la paix dans le monde:

If we were able to see people in other countries and learn about our differences, why would there be any misunderstandings? War would be a thing of the past.

Mais là encore, la technologie déçut. Quelques années plus tard, le président de la FCC (équivalent américain du CRTC) prononçait ce célèbre discours où il la comparait à un vaste dépotoir:

But when television is bad, nothing is worse. I invite each of you to sit down in front of your own television set when your station goes on the air and stay there, for a day, without a book, without a magazine, without a newspaper, without a profit and loss sheet or a rating book to distract you. Keep your eyes glued to that set until the station signs off. I can assure you that what you will observe is a vast wasteland.

Récemment je tombais sur un article, The Top 10 Technology Game Changers for the Next Decade, qui décrit brièvement celles qui devraient changer nos vies. Dans la liste, une paire de lunettes qui permettent de filmer tout ce qu’on voit et de le transmettre sur les médias sociaux. Les promoteurs de l’invention croient que celle-ci changera le monde:

A world where everyone will have access to the information and the experiences they need directly within the context of their own reality and perspective; while simultaneously having the ability to record and share their own perspective for others to see.  We believe this will raise the overall level of human empathy across the world so that everyone is able to see things more directly from the validity of other people’s point of view.

Des lunettes pour la paix dans le monde! Des lunettes roses, sans aucun doute.

Pour ma part, il y a certains points de vue par lesquels je n’ai pas envie du tout de voir le monde (qu’on pense à l’actualité montréalaise récente).

La technologie, c’est bien beau, mais celui qui l’utilise restera toujours humain.

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L’accès est roi

Au Québec on dépense davantage pour accéder à la culture que pour la culture elle-même. À qui profite cette tendance, aux créateurs ou à ceux qui contrôlent l’accès aux canaux de distribution?

En mai dernier l’Observatoire de la culture et des communications du Québec publiait dans son bulletin Optique culture portant sur « L’évolution des dépenses culturelles des ménages québécois, de 1997 à 2009 » le constat suivant: « De manière générale, les ménages québécois dépensent de moins en moins en produits culturels, mais de plus en plus en accès à ces produits. »

La  part consacrée aux produits culturels est passée de 57% en 1997 à 39% en 2009, tandis que celle consacrée aux « produits d’accès aux produits culturels » (équipements électroniques, services de téléphonie cellulaire, services internet, etc.) est passée de 34% à 55%. L’OCCQ inclut les frais de télédistribution (câble et satellite) dans les produits culturels parce qu’ils sont à la fois un produit d’accès et un produit culturel  (consacrés uniquement à la consommation d’émissions de télévision).

Mais l’OCCQ souligne que si les frais de télédistribution étaient plutôt envoyés dans la colonne « produit d’accès aux produits culturels », la part des dépenses en produits culturels serait passée de 41,0 % à 21,2 %, de 1997 à 2009.

Les données les la plus éloquentes de ce tableau, à mon avis, sont les dépenses consacrées aux services internet et aux services de téléphonie cellulaire qui sont classés comme des « produits non destinés à la consommation culturelle mais qui peuvent être utilisés à cette fin ».  Ce sont les dépenses de cette sous-catégorie qui sont responsables du renversement de la tendance: leur part est passée de 18% à 38% entre 1997 et 2009.

Récemment, le New York Times rapportait l’histoire d’une jeune stagiaire du réseau NPR (la radio publique américaine) qui avait écrit sur le blogue de NPR qu’elle possédait une discothèque d’au moins 11 000 titres, mais qu’elle avait payé pour tout au plus 15 albums dans sa vie. Cet article a déclenché des discussions enflammées sur les considérations morales autour du fait de priver des artistes de la juste rémunération pour leur travail.

Mais il y a surtout dans l’article de la jeune stagiaire une déclaration sur laquelle il vaut vraiment la peine de s’arrêter:

But I honestly don’t think my peers and I will ever pay for albums. I do think we will pay for convenience.

Avant la dématérialisation des supports, on payait pour la possession du produit physique (un disque, un journal, un livre), aujourd’hui on paye pour l’accès, que ce soit via un abonnement à un service internet, un service de téléphonie cellulaire ou encore un abonnement à un agrégateur.

La rémunération des contenus a migré de l’acquisition d’un support physique à l’acquisition de l’accès au produit. Mais encore faut-il que le contenu ait accès, justement, aux canaux de distribution.

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À lire

La semaine CONNECT 2012 est maintenant terminée. Les superbes conférenciers (vraiment) qui s’y sont succédé m’ont fourni une foule d’éléments pour continuer à explorer et approfondir ce qui devient de plus en plus mon créneau : l’intersection entre la culture (et j’entends ce terme dans toutes ses acceptions), les médias et la technologie.

Pour les billets que j’ai écrits pour les trois conférences de la semaine, j’ai exploré trois champs en apparence distincts: les technologies, le web au service des entreprises et les contenus numériques. Mais rapidement, un fil conducteur s’est insinué : la révolution numérique en marche.

Les billets autour des conférences de La Boule de cristal, en particulier, m’ont envoyée sur des avenues fascinantes que j’ai eu beaucoup de plaisir à explorer. (Anecdote personnelle: dans ma vie passée à Radio-Canada j’avais eu l’occasion de travailler avec le CRIM – Centre de recherche informatique de Montréal – et recevais une invitation à La Boule de cristal chaque année. Un coup d’oeil au programme m’amenait chaque fois à conclure qu’il n’avait pas d’intérêt pour moi, en tant que spécialiste de l’univers des médias électroniques. Je n’avais pas entrevu à quel point les technologies de l’information allaient envahir toutes les sphères de la société et celle des médias au premier chef. Maintenant je sais!)

Je vous encourage à lire vraiment, c’est tout à fait présomptueux de ma part mais je l’assume, les billets que j’ai écrits pour La Boule de cristal. Je ne dois pas être la seule dans le cyberespace à être tout à la fois fascinée, intriguée, inquiétée et encouragée par tout ce que la technologie est en train de nous préparer comme avenir.

Les sujets que j’ai abordés:

Et je vous encourage à me communiquer vos commentaires et questions. Ne soyez pas timides et bricolez-vous une identité numérique.

Internet, technologie, web

Big Data ou le sens de la vie

Dans le roman de science-fiction « The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy », l’histoire des origines du monde est racontée ainsi : il était une fois une race hyper-intelligente qui construisit un ordinateur chargé de calculer la réponse à la question ultime de la vie, de l’univers et de tout le reste (Life, the Universe and Everything).

L’ordinateur mit sept millions et demi d’années à trouver une réponse qui laissa les chercheurs perplexes :

-«C’est tout ce que t’as à nous montrer au bout de sept millions et demi d’années de boulot ?

– J’ai vérifié très soigneusement, répondit l’ordinateur, et c’est incontestablement la réponse exacte. Je crois que le problème, pour être tout à fait franc avec vous, est que vous n’avez jamais vraiment su quelle était la question. »[1]

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